Contes, Légendes, Histoires en tous genres, Poèmes, Proses, Bons-Mots, Aphorismes, Citations, Opinions... un peu de tout cela.

samedi 8 septembre 2018

Hard Tasks



… “The three hardest tasks in the world are neither physical feats nor intellectual achievements, but moral acts: to return love for hate, to include the excluded, and to say, "I was wrong.”

Sydney J. Harris, Pieces Of Eight

*


YoD

Se préparer des Armes contre les Passions


Se préparer des Armes contre les Passions


Il est à propos que t'homme sage s'accoutume de bonne heure à réfléchir sérieusement sur les raisons qui peuvent lui servir le plus à réprimer ses passions, afin qu'ayant médité ces raisons longtemps, elles lui soient d'un plus grand secours dans les occasions où il sera obligé d'en faire usage; car, de même qu'il est difficile de faire taire les aboiements d'un dogue à l'approche d'un étranger, de même il est difficile d'apaiser des passions révoltées si, dans le moment qu'elles se soulèvent, on ne leur oppose les raisons dont on s'est servi souvent avec succès pour les dompter et pour les vaincre. 

Plutarque


vendredi 7 septembre 2018

Virginité perdue



Ode VIII. – Virginité perdue

Étoile du soir, qu'on adore,
Tu ramènes, au bruit des chants,
Ceux que les rayons de l'aurore
Avaient dispersés dans les champs.


C'est l'heure où vers la bergerie
S'acheminent tous les troupeaux;
Où près d'une mère chérie
La fille cherche le repos.


Et moi, tout me fuit, m'abandonne!...
J'ai perdu ma virginité!...
Où retrouver cette couronne,
Le seul éclat de la beauté?


O chastes Muses, mes délices!
O Grâces, pleines de candeur!
Accourez, soyez-moi propices;
Filles du ciel, calmez mon coeur!



Célèbre poétesse grecque, et peut-être une des premières féministes de l’histoire ; Sappho est né vers 630 av. J.C. à Érésos ou Mytilène, sur l’île de Lesbos, on lui donne généralement Scamandronyme pour père et Cléïs pour mère. Elle eut trois frères, Larichus, qu'elle a célébré dans ses vers, Eurigius dont elle n'a rien dit, et Charaxus à qui elle reprochait une passion violente pour Rhodope, célèbre hétaïre, native de Thrace et comme Ésope, esclave à la cour de Samos puis conduite en Égypte par Xanthos de Lesbos, ou elle fut achetée par Charaxus, qui l'épousa. Par la suite, elle s'établit à Naucratis, où elle acquit de si grandes richesses en vendant ses faveurs, qu'elle put, dit-on, bâtir à ses frais une pyramide…

Élien rapporte une anecdote selon laquelle un aigle lui vola une de ses pantoufles alors qu'elle était au bain. L'oiseau laissa néanmoins la pantoufle tomber aux pieds du pharaon Psammétique. Celui-ci frappé de stupeur par la délicatesse de la pantoufle, promit d'épouser la femme à qui cette pantoufle appartenait. Cette anecdote, contée également par Strabon, peut être considérée comme la source du conte de Cendrillon.

De l’œuvre de Sappho, célèbre durant l’Antiquité, ne subsiste que des fragments. Les poèmes (ou les fragments de poèmes connus) expriment une attirance ouverte pour les jeunes filles, d’où les termes « saphisme » et « lesbienne » utilisés de nos jours pour nommer l’homosexualité féminine.


CMG.

jeudi 6 septembre 2018

Un Flambeau d’amour…

Un Flambeau d’amour…

Une chronique du Val de la Loue rapporte la petite histoire qui suit ;
Dans le passé, le Val de la Loue formait un lac fermé par une digue, de chaque côté duquel s’élevait un château ; le château de Clairvent et celui de Montbarrey.
Rainfroy, le seigneur de Clairvent, avait une fille unique, Euriette, qui aimait Loys, le fils du seigneur de Montbarrey. Rainfroy, qui ne voulait pas que sa fille épousât Loys, qui était pauvre ; la fit emprisonnée dans une solide tour.
Loys alors creusa un chêne à l’aide du feu, et quand la lune fut à son décours, il traversa le lac, guidé par un fanal qu’allumait la nourrice d’Euriette. Il baisa la main de sa mie à travers les barreaux de la tour et revint à Montbarrey content de sa soirée.
Plusieurs fois il fit le périple, rencontrant sa mie secrètement. Mais bientôt sa boursette s’épuisa bien vite à payer la nourrice avaricieuse. Une nuit ; alors qu’il avait commencé la traversée la maudite gouine souffla son cierge. Dans la nuit noire Loys, ne trouvant plus le chemin vers sa mie, s’égara sur le lac. Le canot mal dirigé se perdit, dévala la digue et Loys se noya.
Peu de jours après, Rainfroy mourut, et sa fille, devenue libre, jura de retrouver son ami mort ou vif. A Parcey, elle fit rompre la digue qui retenait les eaux du lac, et l’on retrouva Loys tout défiguré. Euriette, pleura son amour perdu et garda de Loys un souvenir perpétuelle. Elle fit bâtir la chapelle d’Ounans, où, après une longue vie, elle fut inhumée à côté de son doux ami.

CMG.

mercredi 5 septembre 2018

Lesbos


Lesbos.

de Charles Baudelaire


Mère des jeux latins et des voluptés grecques,
Lesbos, où les baisers languissants ou joyeux,
Chauds comme les soleils, frais comme les pastèques,
Font l'ornement des nuits et des jours glorieux ;
Mère des jeux latins et des voluptés grecques,

Lesbos, où les baisers sont comme les cascades 
Qui se jettent sans peur- dans les gouffres sans fonds
Et courent, sanglotant et gloussant par saccades,
Orageux et secrets, fourmillants et profonds ;
Lesbos, où les baisers sont comme les cascades !

Lesbos, où les Phrynés l'une l'autre s'attirent,
Où jamais un soupir ne resta sans écho,
A l'égal de Paphos les étoiles t'admirent,
Et Vénus à bon droit peut jalouser Sapho !
Lesbos où les Phrynés l'une l'autre s'attirent,

Lesbos, terre des nuits chaudes et langoureuses ;
Qui font qu'à leurs miroirs, stérile volupté,
Les filles aux yeux creux, de leurs corps amoureuses,
Caressent les fruits mûrs de leur nubilité ;
Lesbos, terre des nuits chaudes et langoureuses,

Laisse du vieux Platon se froncer l'œil austère ;
Tu tires ton pardon de l'excès des baisers,
Reine du doux empire, aimable et noble terre,
Et des raffinements toujours inépuisés.
Laisse du vieux Platon se froncer l'œil austère ;

Tu tires ton pardon de l'éternel martyre
Infligé sans relâche aux cœurs ambitieux
Qu'attire loin de nous le radieux sourire
Entrevu vaguement au bord des autres cieux ;
Tu tires ton pardon de l'éternel martyre !

Qui des Dieux osera, Lesbos, être ton juge
Et condamner ton front pâli dans les travaux,
Si ses balances d'or n'ont pesé le déluge
De larmes qu'à la mer ont versé tes ruisseaux ?
Qui des Dieux osera, Lesbos, être ton juge ?

Que nous veulent les lois du juste et de l'injuste ?
Vierges au cœur sublime, honneur de l'archipel,
Votre religion comme une autre est auguste,
Et l'amour se rira de l'enfer et du ciel !
Que nous veulent les lois du juste et de l'injuste ?

Car Lesbos entre tous m'a choisi sur la terre
Pour chanter le secret de ses vierges en fleur,
Et je fus dès l'enfance admis au noir mystère
Des rires effrénés mêlés au sombre pleur ;
Car Lesbos entre tous m'a choisi sur la terre.

Et depuis lors je veille au sommet de Leucate,
Comme une sentinelle à l'œil perçant et sûr,
Qui guette nuit et jour brick, tartane ou frégate,
Dont les formes au loin frissonnent dans l'azur ;
Et depuis lors je veille au sommet de Leucate

Pour savoir si la mer est indulgente et bonne,
Et parmi les sanglots dont le roc retentit
Un soir ramènera vers Lesbos, qui pardonne,
Le cadavre adoré de Sapho, qui partit
Pour savoir si la mer est indulgente et bonne !

De la mâle Sapho, l'amante et le poëte,
Plus belle que Vénus par ses mornes pâleurs !
L'œil d'azur est vaincu par l'œil noir que tachète
Le cercle ténébreux tracé par les douleurs
De la mâle Sapho, l'amante et le poëte !

Plus belle que Vénus se dressant sur le monde
Et versant les trésors de sa sérénité
Et le rayonnement de sa jeunesse blonde
Sur le vieil Océan de sa fille enchanté ;
Plus belle que Vénus se dressant sur le monde !

De Sapho qui mourut le jour de son blasphème,
Quand, insultant le rite et le culte inventé,
Elle fit son beau corps la pâture suprême
D'un brutal dont l'orgueil punit l'impiété
De Sapho qui mourut le jour de son blasphème.

Et c'est depuis ce temps que Lesbos se lamente,
Et, malgré les honneurs que lui rend l'univers,
S'enivre chaque nuit du cri de la tourmente
Que poussent vers les cieux ses rivages déserts !
Et c'est depuis ce temps que Lesbos se lamente !

Publié dans : Le Parnasse satyrique du dix-neuvième siècle : recueil de vers piquants et gaillards – Tome II – 1866


CMG.

Er muss es ja wissen...


Und aus dem Chaos sprach eine Stimme zu mir: "Lächle und sei froh, es könnte schlimmer kommen!" Und ich lachte und war froh - denn es kam schlimmer. 
Otto Waalkes

samedi 1 septembre 2018

Danny Boy





Danny Boy - Sinead O Connor

Oh Danny boy, the pipes, the pipes are calling


From glen to glen, and down the mountain side 
The summer's gone, and all the flowers are dying 
'Tis you, 'tis you must go and I must bide.

But come ye back when summer's in the meadow 
Or when the valley's hushed and white with snow 
'Tis I'll be here in sunshine or in shadow 
Oh Danny boy, oh Danny boy, I love you so.

And if you come, when all the flowers are dying 
And I am dead, as dead I well may be 
You'll come and find the place where I am lying 
And kneel and say an "Ave" there for me.

And I shall hear, tho' soft you tread above me 
And all my dreams will warm and sweeter be 
If you'll not fail to tell me that you love me 
I'll simply sleep in peace until you come to me.

I'll simply sleep in peace until you come to me.


***

Opera singer Renee Fleming performs a moving rendition of "Danny Boy" at the funeral of Senator John McCain on the Washington National Cathedral on Saturday.




***

The Mysteries Behind the Beloved Irish Ballad "Danny Boy"

http://www.wrti.org/post/mysteries-behind-beloved-irish-ballad-danny-boy


IoD.



Réveillez-vous !


Entre le sport, la bière, la plage et la télé-Réalité les peuples assagis regardent avec indifférence, l’hydre dantesque et globalisatrice, laminé le passé culturel, les traditions séculaires, les langues et leurs dialectes, les mythologies civilisatrices et religieuses, l’histoire même des peuples, tout ce qui fait l’identité des peuples, des nations, des régions, des terroirs, votre identité à chacun de vous, personnellement.

Les libertés sont menacées, comme elles l’on par ailleurs toujours été, non pas par les totalitarismes Stalinien ou National Socialiste, mais par une dictature à l’eau de rose, le totalitarisme moderne, le totalitarisme de l’étatisme étouffant des « démocraties moderne », s’implantant insidieusement, empruntant les voies séduisantes du political correctness, de la novlangue et de la simplicité, bannissant le sérieux, tournant en dérision ce qui a une valeur, nourrissant un individualisme éffréné, entretenant une apologie de la légèreté, une euphorie publicitaire qui semble être devenue le standard du bonheur.

N’oublions pas la citation peu connue mais sublime de Platon :
« La perversion de la cité commence par la fraude des mots » …

Cela est plus que jamais d’actualité, car en effet personne n’échappe à la gigantesque entreprise d’aseptisation des langues et de leurs vocabulaires et de conditionnement des masses
Avec la naissance aux USA, dans les années 1920, de la culture de masse a également débuté le conditionnement des masses. Ce conditionnement produit par lui-même une telle intégration, que la seule peur – qui se doit d’être entretenue – est d’être exclus du système et de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur…

Réveillez-vous, pauvres imbéciles, il est plus que temps, ouvrez les yeux et cessez de vous pavaner dans les délices de la société de consommation et de la pseudo-liberté que vous offre les illusionnistes de la pseudo-démocratie. Ne voyez-vous pas que l’on réprime la mémoire, la conscience, que l’on vous impose une culture globale asexuée, anglophone, américaniste et antinationale, et que l’on fait de vous des zombies. Des zombies avec un seul droit, un droit qui sera bientôt votre seul devoir, le devoir « sublime » de consommer.

Réveillez-vous, il faut reprendre le « pouvoir » que vous avez-abandonné, il faut reprendre en main vos destinés et cela dans un esprit de respect de la vie. Cessez de détruire notre Terre, cessez de saccager le seule Monde d’on nous disposons. Par notre démission, nous avons permis à une minorité, dont les intérêts sont de loin différents à ceux de l’humanité, d’exploiter à leurs profits les ressources de notre bonne vieille Terre.

Dans « Le pain et la Liberté », un discours tenu le 10 mai 1953, Albert Camus disait :
« … comme nous serons sûrs que la liberté n’est pas un cadeau qu’on reçoit d’un Etat ou d’un chef, mais un bien que l’on conquiert tous les jours, par l’effort de chacun et l’union de tous… ».


Bâtissons un Monde vivable pour tous.

CMG.


vendredi 31 août 2018

Wilderness and the human...



“Wilderness is not a luxury but a necessity of the human spirit, and as vital to our lives as water and good bread. A civilization which destroys what little remains of the wild, the spare, the original, is cutting itself off from its origins and betraying the principle of civilization itself.” 

― Edward Abbey, Desert Solitaire


Who am I?



Who am I?

Who am I? They often tell me 
I would step from my cell`s confinement 
calmly, cheerfully, firmly, 
like a squire from his country-house.


Who am I? They also tell me 
I would talk to my warders 
freely and friendly and clearly, 
as though it were mine to command.


Who am I? They also tell me 
I would bear the days of misfortune 
equably, smilingly, proudly, 
like one accustomed to win.


Am I then really all that which other men tell of?
Or am I only what I myself know of myself, 
restless and longing and sick, like a bird in a cage, 
struggling for breath, as though hands were compressing my throat, 
yearning for colors, for flowers, for the voices of birds, 
thirsting for words of kindness, for neighborliness, 
trembling with anger at despotisms and petty humiliation, 
tossing in expectation of great events, 
powerlessly trembling for friends at an infinite distance, 
weary and empty at praying, at thinking, at making, 
faint, and ready to say farewell to it all?


Who am I? This or the other? 
Am I one person today, and tomorrow another? 
Am I both at once? A hypocrite before others, 
and before myself a contemptibly woebegone weakling? 
Or is something within me still like a beaten army, 
fleeing in disorder from victory already achieved?


Who am I? They mock me, these lonely questions of mine. 
Whoever I am, thou knowest, O God, I am thine. 

Dietrich Bonhoeffer