Giulio Cesare Andrea Evola, plus connu sous le nom de Julius Evola, né à Rome le 19 mai 1898 et
mort dans la même ville le 11 juin 1974, est un philosophe,
« métaphysicien », poète et peintre italien.
« L'inégalité existe et doit exister. Tout ce qui tend, en quelque
façon que ce soit, à l'égalité, au nivellement, à abaisser les cimes jusqu'à ce
que les vallées ne sachent plus qu'elles sont des vallées (…) tend à la
dégénérescence sociale. »
Julius Evola
Julius Evola
A l'opposé de ce que
pensent psychiatres, psychanalystes et « assistants sociaux », dans une société
et une civilisation comme celles d'aujourd'hui et, spécialement, comme celles
d'Amérique, il faut voir en général l'homme sain dans le rebelle, dans l'asocial,
dans celui qui ne s'adapte pas. Dans un monde anormal, les valeurs se
renversent : celui qui apparaît anormal par rapport au milieu existant, il est
probable que c'est justement lui le « normal », qu'en lui subsiste encore un
reste d'énergie vitale intègre ; et nous ne suivons en rien ceux qui voudraient
« rééduquer » des éléments de ce genre, considérés comme des malades, et les «
récupérer » pour la « société ». Un psychanalyste, Robert Linder, a eu le
courage de reconnaître cela.
Le monde moderne, s'il
a dénoncé l'« injustice » du régime des castes, a stigmatisé davantage encore
les civilisations antiques qui connurent l'esclavage, et a considéré comme un
mérite des temps nouveaux d'avoir affirmé le principe de la « dignité humaine
». Mais il ne s'agit, là encore, que de pure rhétorique.
On oublie que les Européens eux-mêmes réintroduisirent et maintinrent jusqu'au XIXe siècle, dans les territoires d'outre-mer, une forme d'esclavage souvent odieuse, que le monde antique ne connut presque jamais. Ce qu'il faut plutôt mettre en relief, c'est que si jamais une civilisation pratiqua l'esclavage sur une grande échelle, c'est bien la civilisation moderne.
Aucune civilisation traditionnelle ne vit jamais des masses aussi nombreuses condamnées à un travail obscur, sans âme, automatique, à un esclavage qui n'a même pas pour contrepartie la haute stature et la réalité tangible de figures de seigneurs et de dominateurs, mais se trouve imposé d'une façon apparemment anodine par la tyrannie du facteur économique et les structures absurdes d'une société plus ou moins collectivisée. Et du fait que la vision moderne de la vie, dans son matérialisme, a enlevé à l'individu toute possibilité d'introduire dans son destin un élément de transfiguration, d'y voir un signe et un symbole, l'esclavage d'aujourd'hui est le plus lugubre et le plus désespéré de tous ceux que l'on ait jamais connus.
Il n'est donc pas surprenant que les forces obscures de la subversion mondiale aient trouvé dans les masses des esclaves modernes un instrument docile et obtus, adapté à la poursuite de leurs buts : là où elles ont déjà triomphé, dans les immenses « camps de travail », on voit pratiquer méthodiquement, sataniquement, l'asservissement physique et moral de l'homme en vue de la collectivisation et du déracinement de toutes les valeurs de la personnalité.
Révolte contre le monde moderne (pp. 154-155)
On oublie que les Européens eux-mêmes réintroduisirent et maintinrent jusqu'au XIXe siècle, dans les territoires d'outre-mer, une forme d'esclavage souvent odieuse, que le monde antique ne connut presque jamais. Ce qu'il faut plutôt mettre en relief, c'est que si jamais une civilisation pratiqua l'esclavage sur une grande échelle, c'est bien la civilisation moderne.
Aucune civilisation traditionnelle ne vit jamais des masses aussi nombreuses condamnées à un travail obscur, sans âme, automatique, à un esclavage qui n'a même pas pour contrepartie la haute stature et la réalité tangible de figures de seigneurs et de dominateurs, mais se trouve imposé d'une façon apparemment anodine par la tyrannie du facteur économique et les structures absurdes d'une société plus ou moins collectivisée. Et du fait que la vision moderne de la vie, dans son matérialisme, a enlevé à l'individu toute possibilité d'introduire dans son destin un élément de transfiguration, d'y voir un signe et un symbole, l'esclavage d'aujourd'hui est le plus lugubre et le plus désespéré de tous ceux que l'on ait jamais connus.
Il n'est donc pas surprenant que les forces obscures de la subversion mondiale aient trouvé dans les masses des esclaves modernes un instrument docile et obtus, adapté à la poursuite de leurs buts : là où elles ont déjà triomphé, dans les immenses « camps de travail », on voit pratiquer méthodiquement, sataniquement, l'asservissement physique et moral de l'homme en vue de la collectivisation et du déracinement de toutes les valeurs de la personnalité.
Révolte contre le monde moderne (pp. 154-155)
Si difficilement
concevable que cela soit pour les modernes, il faut partir de l’idée que
l’homme traditionnel connaissait la réalité d’un ordre de l’être bien plus
vaste que ce à quoi correspond aujourd’hui, en règle générale, le mot « réel ».
De nos jours, au fond, on entend seulement par « réalité » le monde des corps
dans l’espace et dans le temps […].
Révolte contre le monde moderne - Julius Evola
Révolte contre le monde moderne - Julius Evola
Libéralisme, puis
démocratie, puis socialisme, puis radicalisme, enfin communisme et bolchevisme
ne sont apparus dans l’histoire que comme des degrés d’un même mal, des stades
dont chacun prépare le suivant dans l’ensemble d’un processus de chute. Et le
commencement de ce processus fut le moment où l’homme occidental brisa les
liens avec la tradition, méconnut tout symbole supérieur d’autorité et de
souveraineté, revendiqua pour lui-même en tant qu’individu une liberté vaine et
illusoire, devint atome au lieu de rester partie consciente dans l’unité
organique et hiérarchique d’un tout. Et l’atome, à la fin, devait trouver
contre lui la masse des autres atomes, des autres individus, et devait être
impliqué dans l’émergence du règne de la quantité, du pur nombre, des masses
matérialistes et n’ayant d’autre Dieu que l’économie souveraine. Dans ce
processus, on ne s’arrête pas à mi-chemin.
Julius Evola - Orientations (chapitre V)
Julius Evola - Orientations (chapitre V)
Les hommes du nouveau front
seront, certes, antibourgeois, mais en raison de leur conception supérieure,
héroïque et aristocratique, de l’existence ; ils seront antibourgeois parce
qu’ils mépriseront la vie confortable ; antibourgeois parce qu’ils ne suivront
pas ceux qui promettent des avantages matériels, mais ceux qui exigent tout
d’eux-mêmes ; antibourgeois, enfin, parce qu’ils n’auront pas la préoccupation
de la sécurité, mais aimeront une union essentielle de la vie et du risque, sur
tous les plans, faisant leur le caractère inexorable de l’idée pure et de
l’action précise. Il y a un autre aspect encore par lequel l’homme nouveau,
substance cellulaire du mouvement de renaissance, sera antibourgeois et se
différenciera de la génération précédente : son refus de toute forme de
rhétorique et de faux idéalisme, son refus de tous les grands mots qu’on écrit
avec la majuscule, de tout ce qui n’est que geste, phrase destinée à faire de
l’effet, mise en scène. Dépouillement, au contraire, nouveau réalisme dans
l’appréciation exacte des problèmes qui se poseront, en sorte que l’important
sera, non l’apparence, mais l’être, non le bavardage, mais la réalisation,
silencieuse et précise, en accord avec les forces apparentées et dans
l’obéissance à l’ordre venant d’en haut.
Ceux qui ne savent réagir, contre les forces de gauche, qu’au nom des idoles, du style de vie et de la médiocre moralité conformiste du monde bourgeois, sont déjà vaincus dès le départ. Ce n’est pas le cas de l’homme resté debout, déjà passé par le feu purificateur de destructions extérieures et intérieures. De même que, politiquement, cet homme n’est pas l’instrument d’une pseudo-réaction bourgeoise, de même il se réfère, en règle générale, à des forces et idéaux antérieurs et supérieurs au monde bourgeois et à l’ère économique, et c’est en s’appuyant sur eux qu’il trace les lignes de défense et consolide les positions d’où partira soudainement, en temps opportun, l’action de la reconstruction.
A ce sujet aussi, nous entendons reprendre une consigne qui ne fut pas suivie : car on sait qu’il y eut à l’époque fasciste une tendance antibourgeoise qui aurait voulu s’affirmer dans un sens analogue. Malheureusement, là aussi, la substance humaine ne fut pas à la hauteur de la tâche. Et l’on alla même jusqu’à créer une rhétorique de l’anti-rhétorique.
Orientations (chapitre XI)
Ceux qui ne savent réagir, contre les forces de gauche, qu’au nom des idoles, du style de vie et de la médiocre moralité conformiste du monde bourgeois, sont déjà vaincus dès le départ. Ce n’est pas le cas de l’homme resté debout, déjà passé par le feu purificateur de destructions extérieures et intérieures. De même que, politiquement, cet homme n’est pas l’instrument d’une pseudo-réaction bourgeoise, de même il se réfère, en règle générale, à des forces et idéaux antérieurs et supérieurs au monde bourgeois et à l’ère économique, et c’est en s’appuyant sur eux qu’il trace les lignes de défense et consolide les positions d’où partira soudainement, en temps opportun, l’action de la reconstruction.
A ce sujet aussi, nous entendons reprendre une consigne qui ne fut pas suivie : car on sait qu’il y eut à l’époque fasciste une tendance antibourgeoise qui aurait voulu s’affirmer dans un sens analogue. Malheureusement, là aussi, la substance humaine ne fut pas à la hauteur de la tâche. Et l’on alla même jusqu’à créer une rhétorique de l’anti-rhétorique.
Orientations (chapitre XI)
L'inégalité est vraie
de fait pour la seule raison qu'elle est vraie de droit, elle est réelle pour la
seule raison qu'elle est nécessaire. Ce que l'idéologie égalitaire voudrait
dépeindre comme un état de justice, serait au contraire, d'un point de vue plus
élevé et à l'abri des rhétoriques humanitaires, un état d'injustice. C'est une
chose qu'Aristote et Cicéron avaient déjà reconnue. Imposer l'inégalité veut
dire transcender la quantité, veut dire admettre la qualité. C'est ici que se
distinguent nettement les concepts d'individu et de personne.
Les Hommes au milieu des ruines - Julius Evola
Dans le monde moderne,
deux choses principalement font obstacle à la réalisation du sens de la
spiritualité, telle que la connut notre tradition la plus reculée : le
caractère abstrait de notre culture et l'exaltation d'une force privée de
lumière.
D'une part, nous avons des personnes pour qui I'« esprit » évoque la simple érudition livresque, la salle de cours, les jeux intellectuels de la philosophie, l'esthétisme littéraire ou vaguement mystique. De l'autre, nous voyons les jeunes générations faire du sport une véritable religion et ne rien connaître d'autre que l'ivresse de l’entraînement, de la compétition et de la conquête physique. Le sport n'est plus ici un moyen, mais un but en soi, une idole.
Aux yeux de certains, cette opposition apparaît comme un dilemme. L' « homme cultivé », en effet, éprouve implicitement une certaine répugnance pour toute espèce de discipline physique, tandis que chez le sportif la sensation de la force physique alimente un mépris pour les pâles tours d'ivoire reléguées parmi les livres et pour les batailles de mots qui ne prêtent pas à conséquence.
Ces deux attitudes sont erronées, fruits, l’une comme l'autre, de la décadence moderne. Toutes deux sont étrangères à la vision héroïque de l'esprit, qui fut l'axe de notre meilleure tradition classique, évoquée avec profit par le mouvement de renouveau actuel de l'Italie.
On a trop souvent oublié que la spiritualité exprime une manière d'être ; qu'elle n'est pas fonction de ce que la tête a emmagasiné en fait de notions, théories, etc., mais de ce qu'on a réussi à faire vibrer au rythme de son propre sang, et qui se traduit dans une supériorité, dans une purification profonde de l'âme et du corps.
C'est précisément dans cette optique qu'il faut envisager une discipline qui, bien que concernant les énergies corporelles, ne commence ni ne finit avec elles, mais sert de moyen pour réveiller une spiritualité vivante, organique.
Julius Evola - Méditations du haut des cimes (pp. 23-34)
D'une part, nous avons des personnes pour qui I'« esprit » évoque la simple érudition livresque, la salle de cours, les jeux intellectuels de la philosophie, l'esthétisme littéraire ou vaguement mystique. De l'autre, nous voyons les jeunes générations faire du sport une véritable religion et ne rien connaître d'autre que l'ivresse de l’entraînement, de la compétition et de la conquête physique. Le sport n'est plus ici un moyen, mais un but en soi, une idole.
Aux yeux de certains, cette opposition apparaît comme un dilemme. L' « homme cultivé », en effet, éprouve implicitement une certaine répugnance pour toute espèce de discipline physique, tandis que chez le sportif la sensation de la force physique alimente un mépris pour les pâles tours d'ivoire reléguées parmi les livres et pour les batailles de mots qui ne prêtent pas à conséquence.
Ces deux attitudes sont erronées, fruits, l’une comme l'autre, de la décadence moderne. Toutes deux sont étrangères à la vision héroïque de l'esprit, qui fut l'axe de notre meilleure tradition classique, évoquée avec profit par le mouvement de renouveau actuel de l'Italie.
On a trop souvent oublié que la spiritualité exprime une manière d'être ; qu'elle n'est pas fonction de ce que la tête a emmagasiné en fait de notions, théories, etc., mais de ce qu'on a réussi à faire vibrer au rythme de son propre sang, et qui se traduit dans une supériorité, dans une purification profonde de l'âme et du corps.
C'est précisément dans cette optique qu'il faut envisager une discipline qui, bien que concernant les énergies corporelles, ne commence ni ne finit avec elles, mais sert de moyen pour réveiller une spiritualité vivante, organique.
Julius Evola - Méditations du haut des cimes (pp. 23-34)
Dans la tradition
islamique, on lit dans un de ses textes les plus importants: « combat dans la
voie de Dieu (c’est-à-dire dans la guerre sainte) celui qui sacrifie la vie
terrestre pour celle de l’au-delà: car à celui qui combat dans la voie de Dieu
et sera tué, ou vainqueur, nous donnerons une immense récompense ».
La prémisse métaphysique selon laquelle il est prescrit : « Combattez selon la guerre sainte ceux qui vous feront la guerre ». « Tuez-les partout où vous les trouverez et écrasez-les. Ne vous montrez pas faibles et n’invitez pas à la paix » car « la vie terrestre est seulement un jeu et un passe-temps » et « qui se montre avare, n’est avare qu’avec soimême ». Ce dernier principe est évidemment à prendre comme un fac-similé de l’évangélique : « Qui veut sauver sa propre vie la
perdra et qui la perdra la rendra réellement vivante », confirmé par cet autre passage : « Et que, vous qui croyez, quand il vous fut dit : ’Descendez à la bataille pour la guerre sainte’ vous êtes restés immobiles ? Vous avez préféré la vie de ce monde à la vie future », puisque : « vous attendez de nous une chose, et non les deux suprêmes, victoire ou sacrifice ? ».
Cet autre passage est digne d’attention : « La guerre vous a été ordonnée, bien qu’elle vous déplaise. Mais quelque chose qui est bon pour vous peut-il vous déplaire, et vous plaire ce qui est mauvais pour vous : Dieu sait, alors que vous vous ne savez pas », qui est très proche de : « Ils préférèrent être parmi ceux qui restèrent : une marque est incisée dans leur cœur, aussi ne comprennent-ils pas. Mais l’Apôtre et à eux qui croient avec lui combattent avec ce qu’ils ont et avec leur propre personne: à eux récompenses – et ce sont eux qui prospéreront – dans la grande félicité ».
Ici nous avons une sorte d’amor fati, une intuition mystérieuse, évocation et accomplissement héroïque du destin, dans l’intime certitude que, quand il y a « intention juste », quand l’inertie et la lâcheté sont vaincues, l’élan va au-delà de la propre vie et de celle des autres, au-delà de la félicité et de l’affliction, guidé dans le sens d’un destin spirituel et d’une soif d’existence absolue, donnant alors naissance à une force qui ne pourra manquer le but absolu. La crise d’une mort tragique et héroïque devient contingence sans intérêt, ce qui, en termes religieux, est exprimé ainsi : « Ceux qui seront tués dans la voie de Dieu (ceux qui mourront en combattant la guerre sainte) leur réalisation ne sera pas perdue. Dieu les guidera et disposera de leur âme. Il les fera entrer dans le paradis qu’il leur a révélé ».
Ainsi le lecteur se trouve-t-il ramené aux idées exposées plus haut qui sont basées sur les traditions classiques ou nordico-médiévales, concernant une immortalité privilégiée réservée aux héros, les seuls qui, selon Hésiode, habitent les îles symboliques où se déroule une existence lumineuse et intangible à l’image de celle des Olympiens. Dans la tradition islamique il y a de fréquentes allusions au fait que certains guerriers, morts dans la « guerre sainte », ne seraient en vérité jamais morts, assertion nullement symbolique, et encore moins à rapprocher de certains états surhumains séparés des énergies et des destinées des vivants. Il n’est pas possible d’entrer dans ce domaine, qui est plutôt mystérieux, et exige des références qui n’intéressent pas la nature de cette étude.
Il est certain qu’aujourd’hui encore, et précisément en Italie, les rites par lesquels une communauté guerrière déclare « présents » les camarades morts au champ d’honneur, ont retrouvé une force singulière. Qui part de l’idée que tout ce qu’un processus d’involution a, de nos jours, doté d’un caractère allégorique et au maximum éthique, avait à l’origine une valeur de réalité (et tout rite était action et non simple cérémonie) doit penser que les rites guerriers actuels peuvent être matière à méditation et à rapprocher du mystère contenu dans l’enseignement dont nous avons parlé : l’idée de héros qui ne sont pas vraiment morts, comme celle de vainqueurs qui, à l’image du César romain, restent « vainqueurs perpétuels » au centre d’une lignée.
Julius Evola - Métaphysique de la guerre
La prémisse métaphysique selon laquelle il est prescrit : « Combattez selon la guerre sainte ceux qui vous feront la guerre ». « Tuez-les partout où vous les trouverez et écrasez-les. Ne vous montrez pas faibles et n’invitez pas à la paix » car « la vie terrestre est seulement un jeu et un passe-temps » et « qui se montre avare, n’est avare qu’avec soimême ». Ce dernier principe est évidemment à prendre comme un fac-similé de l’évangélique : « Qui veut sauver sa propre vie la
perdra et qui la perdra la rendra réellement vivante », confirmé par cet autre passage : « Et que, vous qui croyez, quand il vous fut dit : ’Descendez à la bataille pour la guerre sainte’ vous êtes restés immobiles ? Vous avez préféré la vie de ce monde à la vie future », puisque : « vous attendez de nous une chose, et non les deux suprêmes, victoire ou sacrifice ? ».
Cet autre passage est digne d’attention : « La guerre vous a été ordonnée, bien qu’elle vous déplaise. Mais quelque chose qui est bon pour vous peut-il vous déplaire, et vous plaire ce qui est mauvais pour vous : Dieu sait, alors que vous vous ne savez pas », qui est très proche de : « Ils préférèrent être parmi ceux qui restèrent : une marque est incisée dans leur cœur, aussi ne comprennent-ils pas. Mais l’Apôtre et à eux qui croient avec lui combattent avec ce qu’ils ont et avec leur propre personne: à eux récompenses – et ce sont eux qui prospéreront – dans la grande félicité ».
Ici nous avons une sorte d’amor fati, une intuition mystérieuse, évocation et accomplissement héroïque du destin, dans l’intime certitude que, quand il y a « intention juste », quand l’inertie et la lâcheté sont vaincues, l’élan va au-delà de la propre vie et de celle des autres, au-delà de la félicité et de l’affliction, guidé dans le sens d’un destin spirituel et d’une soif d’existence absolue, donnant alors naissance à une force qui ne pourra manquer le but absolu. La crise d’une mort tragique et héroïque devient contingence sans intérêt, ce qui, en termes religieux, est exprimé ainsi : « Ceux qui seront tués dans la voie de Dieu (ceux qui mourront en combattant la guerre sainte) leur réalisation ne sera pas perdue. Dieu les guidera et disposera de leur âme. Il les fera entrer dans le paradis qu’il leur a révélé ».
Ainsi le lecteur se trouve-t-il ramené aux idées exposées plus haut qui sont basées sur les traditions classiques ou nordico-médiévales, concernant une immortalité privilégiée réservée aux héros, les seuls qui, selon Hésiode, habitent les îles symboliques où se déroule une existence lumineuse et intangible à l’image de celle des Olympiens. Dans la tradition islamique il y a de fréquentes allusions au fait que certains guerriers, morts dans la « guerre sainte », ne seraient en vérité jamais morts, assertion nullement symbolique, et encore moins à rapprocher de certains états surhumains séparés des énergies et des destinées des vivants. Il n’est pas possible d’entrer dans ce domaine, qui est plutôt mystérieux, et exige des références qui n’intéressent pas la nature de cette étude.
Il est certain qu’aujourd’hui encore, et précisément en Italie, les rites par lesquels une communauté guerrière déclare « présents » les camarades morts au champ d’honneur, ont retrouvé une force singulière. Qui part de l’idée que tout ce qu’un processus d’involution a, de nos jours, doté d’un caractère allégorique et au maximum éthique, avait à l’origine une valeur de réalité (et tout rite était action et non simple cérémonie) doit penser que les rites guerriers actuels peuvent être matière à méditation et à rapprocher du mystère contenu dans l’enseignement dont nous avons parlé : l’idée de héros qui ne sont pas vraiment morts, comme celle de vainqueurs qui, à l’image du César romain, restent « vainqueurs perpétuels » au centre d’une lignée.
Julius Evola - Métaphysique de la guerre
Quand l'homme cessera
d'être un spectre pour redevenir un « être-qui-est » et ressuscitera le contact
et la sympathie avec les forces profondes de la nature et des êtres, la magie
ne sera plus un mythe, comme le voudrait la superstition de ceux qui,
aujourd'hui, ne sachant rien d'elle, en parlent comme d'une superstition
dépassée par leur science ; et l'on connaîtra alors cette puissance qui est
justice, qui est sanction de dignité, attribut naturel d'une vie intégrée à
laquelle elle appartient comme quelque chose de vivant, d'individuel,
d'inaliénable.
Julius Evola
Julius Evola
La femme ne peut être
supérieure à l'homme que comme femme, mais à partir du moment où elle veut
égaler l'homme, elle n'est qu'une guenon.
Julius Evola – a propos des Femmes
Julius Evola – a propos des Femmes
« L’aristocratie
cède le pas à la ploutocratie. Le guerrier s’efface devant le banquier et
l’industriel. L’économie triomphe sur toute la ligne. Le trafic avec la monnaie
et l’intérêt, autrefois confiné dans les ghettos, envahi la civilisation
nouvelle. Selon l’expression de Sombart, dans la terre promise du puritanisme
protestant, avec l’américanisme et le capitalisme, ne vit que l’esprit juif
distillé. Et il est naturel qu’en fonction de cette familiarité les
représentants modernes du judaïsme sécularisé aient pratiquement vu s’ouvrir
devant eux, pendant cette phase, la voie de la conquête du monde. Les
expressions suivantes de Karl Marx sont caractéristiques : « Quel est le
fond profane du judaïsme ? Le besoin pratique, l’utilité personnelle.
Quel est le culte profane du juif ? Le trafic. Quel est son dieu profane ?
L’argent (…) Le juif s’est émancipé d’une manière juive, non seulement en se
rendant maître du marché financier, mais parce que, grâce à lui et par
lui, l’argentest devenu une puissance mondiale, et l’esprit
pratique juif l’esprit pratique des peuples chrétiens. Les juifs se sont
émancipés dans la mesure même ou les chrétiens sont devenus juifs (…) Le dieu
des juifs s’est sécularisé et est devenu le dieu mondial. Le change, voila le
vrai dieu des juifs ». En fait on peut dire que la codification du trafic
de l’or sous la forme du prêt et de l’intérêt, auquel le juif surtout s’était
précédemment consacré (…) est la base même de l’acceptation et du développement
aberrant dans le monde moderne de tout ce qui est banque, finance, économie
pure, jusqu’à un stade qui évoque la prolifération d’un cancer. C’est là
l’étape fondamentale de l‘ère des marchands. «
Julius Evola, Révolte contre le monde moderne, 1934
Julius Evola, Révolte contre le monde moderne, 1934
« Si la naissance
n’est pas un hasard, le fait – tout particulièrement – qu’on s’éveille à
soi-même dans un corps masculin ou dans un corps féminin ne sera pas non plus
le fruit du hasard. Ici aussi, la différence physique doit être conçue comme le
pendant d’une différence spirituelle ; il suit de là qu’on est physiquement
homme ou femme que parce qu’on l’est transcendantalement, et que l’appartenance
à tel ou tel sexe, loin d’être chose insignifiante dans l’ordre de l’esprit,
est le signe révélateur d’une voie, d’un dharmadistinct. On sait
que la volonté d’ordre et de « forme » constitue la base de toute
civilisation traditionnelle ; que la loi traditionnelle ne pousse pas vers
l’in-qualifié, l’égal, l’indéfini – vers ce qui rendrait les différentes
parties du tout semblables, sous l’effet de l’homogénéisation ou de
l’atomisation -, mais veut que ces parties soient elles-même expriment de plus
en plus parfaitement leur nature propre. Aussi, dans le domaine spécifique des
sexes, homme et femme se présentent-ils comme deux types. Celui qui naît homme
doit s’accomplir en tant que tel, celle qui nait femme doit se réaliser comme
telle, en tout et pour tout, dépassant toute promiscuité et tout mélange. Quant
à l’orientation surnaturelle, homme et femme doivent avoir, chacun, leur voie
propre, qui ne peut pas être modifiée, sauf à tomber dans un mode d’être
contradictoire et inorganique. »
Julius Evola, Révolte contre le monde moderne,
Julius Evola, Révolte contre le monde moderne,
« La fécondité se
concentre donc dans les couches sociales les plus basses et dans les races
inférieures, où la pulsion animale est plus forte que tout calcul et toute
considération rationnelle. Ce phénomène a pour effet inéluctable la sélection
à rebours, la montée et la prolifération des éléments inférieurs, contre
lesquels la « race » des classes et des peuples supérieurs, épuisée
et vaincue, ne peut plus rien, ou presque, en tant que facteur spirituellement
dominant. »
Julius Evola, Révolte contre le monde moderne
Julius Evola, Révolte contre le monde moderne
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